Santé et nutrition

Les besoins nutritionnels spécifiques après une chirurgie bariatrique

La chirurgie bariatrique est effectuée chez certains patients ayant un indice de masse corporel dépassant 35 kg/m². Elle consiste en une modification de l’anatomie du système digestif qui permet de réduire l’apport alimentaire et donc le nombre de calories ingérées. L’objectif principal étant de permettre au patient de retrouver un équilibre alimentaire afin d’être en meilleure santé. Cependant, cette intervention cause des carences qui nécessitent des supplémentations pour répondre aux besoins nutritionnels spécifiques après une chirurgie bariatrique.

 

La chirurgie bariatrique : une chirurgie pour les personnes souffrant d’obésité

 

L’obésité, une maladie mortelle

L’obésité est une maladie chronique qui se caractérise par un excès de masse grasse, entrainant des difficultés dans la vie de tous les jours. Elle peut induire des conséquences graves, à savoir le développement de diabète, d’hypertension artérielle, d’hypercholestérolémie, etc.1

En 2022, 16 % des adultes de 18 ans et plus étaient obèses, deux fois plus qu’il y a 20 ans.2 De plus, l’obésité est la cinquième cause de mortalité dans le monde :  avec le surpoids, elle est la cause de 2.8 millions de décès par an.3

 

 

Pourquoi la chirurgie bariatrique est une solution proposée par les professionnels de santé

La chirurgie bariatrique, aussi appelée chirurgie de l’obésité, aide les patients à perdre du poids durablement. Elle se pratique chez les personnes atteintes d’obésité et ayant un IMC > 35 kg/m² ou chez les personnes souffrant de comorbidité et ayant un IMC > 30 kg/m².4

Il existe deux formes de chirurgie bariatrique, qui induisent toutes les deux des modifications anatomiques du système digestif.5

La première est la chirurgie restrictive qui agit sur la taille de l’estomac. Deux techniques sont possibles.

Tout d’abord, les chirurgiens peuvent apposer un anneau gastrique ajustable. Celui-ci permet de diminuer le volume de l’organe et de ralentir le passage des aliments. Cela permet l’apparition plus rapide de la sensation de satiété. La seconde technique consiste à enlever 2/3 de l’estomac, et notamment la partie contenant le plus de cellules simulant l’appétit. Contrairement à l’anneau gastrique, la gastrectomie longitudinale est irréversible.

Les techniques mixtes sont quant à elles à la fois restrictives et malabsorptives ; elles agissent sur la taille de l’estomac et sur l’absorption des aliments par l’organisme.

De nouveau, deux méthodes sont possibles : le bypass gastrique et la dérivation biliopancréatique. La première permet de diminuer la quantité d’aliments ingérés et leur assimilation grâce à un court-circuit d’une partie de l’estomac et de l’intestin. Les aliments passent directement dans la partie moyenne de l’intestin grêle et les nutriments sont donc moins absorbés. La seconde méthode consiste à raccorder l’estomac, préalablement réduit en taille, à une partie de l’intestin grêle plus en aval.

 

Les besoins nutritionnels spécifiques des patients

 

Les patients atteints d’obésité, souvent dénutris

Bien qu’en surpoids, les patients atteints d’obésité sont le plus souvent dénutris. En effet, ces personnes ont généralement une alimentation riche en énergie mais faible d’un point de vue nutritionnel. Ils sont sujets à de nombreuses déficiences en vitamines et minéraux.6

 

 

L’impact anatomique de la chirurgie

Le nombre de carences a tendance à augmenter après l’opération.

En effet, les deux types de chirurgie décrits précédemment induisent des modifications anatomiques : la diminution du volume de l’estomac et/ou de l’intestin, ainsi que le court-circuit entre les deux organes.

Cela entraîne une diminution de la quantité d’aliments ingérés et absorbés, et donc des déficiences, notamment en vitamines A, B1, B9, B12, C et D.7

 

Les enjeux liés à une alimentation adaptée

 

Des carences qui peuvent être lourdes de conséquences

Les carences nutritionnelles causées par l’intervention chirurgicale, si elles ne sont pas substituées, peuvent être à l’origine de complications graves. Entre autres :

      • un manque de calcium et/ou de vitamine D peut entrainer de l’ostéoporose,8
      • un manque de vitamines B, peut induire des neuropathies dégénératives,8
      • un manque de zinc peut être la cause d’alopécie (accélération de la chute de cheveux ou de poils),9
      • un manque de vitamine A peut provoquer une héméralopie (cécité nocturne ou réduction considérable de l’acuité visuelle lorsque la luminosité diminue). 9

 

En addition aux différentes carences, les patients sont aussi sujets à des dénutritions protéiques. En effet, les protéines sont non seulement moins absorbées suite à la chirurgie, mais cette intervention est également suivie d’une période de restriction alimentaire pour la cicatrisation des tissus. Or, des protéines de bonne qualité, contenant les acides aminés essentiels, sont nécessaires à la synthèse musculaire. Celle-ci permet le maintien ou l’augmentation de la masse musculaire, assurant un métabolisme de base plus important et donc une perte de poids plus facile. 10

 

Un changement d’habitude nécessaire afin de garantir le succès de l’opération 10

Avant l’opération, les personnes atteintes d’obésité ont une alimentation peu variée et/ou de mauvaise qualité. Leurs carences préopératoires doivent être détectées et traitées avant l’intervention afin de diminuer les risques post-opératoires et faciliter la récupération psychosomatique.

De plus, la chirurgie est efficace si et seulement si elle s’accompagne d’une modification du mode de vie, à savoir : les habitudes alimentaires, la pratique d’une activité physique et un suivi médical à vie. Cette transition de mode de vie doit être enclenchée progressivement avant la chirurgie.

 

Un rééquilibrage alimentaire à adopter dans le cadre d’un nouveau mode de vie

 

Des conséquences anatomiques qui nécessitent un rééquilibrage alimentaire après l’intervention sur le court terme

Une alimentation adaptée est le premier levier permettant la réussite de l’opération. Il est nécessaire d’apprendre au patient à manger des aliments de bonne qualité, dans les bonnes quantités, et les bonnes conditions. 8 Ce rééquilibrage alimentaire se fait petit à petit. En effet, en premier lieu, il faut consommer en petites portions des aliments à la texture modifiée, d’abord liquide puis sous forme de purée afin de ne pas gêner la cicatrisation. Le nouveau régime doit être varié, équilibré et riche en protéines.

Au vu de la difficulté à ingérer des aliments solides riches en nutriments. Les patients doivent être supplémentés en vitamines, minéraux et oligoéléments.7

Les recommandations quotidiennes de supplémentations sont les suivantes : 12

      • 60/80 g de protéines,
      • 1200-2000 mg de calcium
      • 3000 UI de vitamine D
      • 350/500 µg de vitamine B12
      • 45/60 mg de fer

 

A ces nouvelles habitudes alimentaires s’ajoute une hydratation adéquate, il ne faut pas boire en mangeant mais boire suffisamment en dehors des repas. De plus, pour maximiser la perte de poids et éviter l’atrophie musculaire, il est recommandé de pratiquer une activité physique au moins 30 minutes par jour 5 jours par semaine, et 2 à 3 séances de renforcement musculaire.7

 

Des conséquences anatomiques qui nécessitent un rééquilibrage alimentaire après l’intervention sur le long terme

Bien que les nouvelles habitudes alimentaires du patient soient progressives, il est nécessaire qu’elles soient respectées tout au long de la vie du patient. De plus, le suivi médical régulier est primordial afin de dépister les carences nutritionnelles, d’assurer la santé osseuse et le contrôle de maladies non transmissibles liées à l’alimentation. Ce suivi permet d’adapter le régime alimentaire et les supplémentations.12

Ces supplémentations quotidiennes peuvent être lourdes, elles peuvent aller de quelques comprimés par jour à des injections intramusculaires en fonction de l’état de santé de l’individu. Cependant, bien que contraignant, ce nouveau mode d’alimentation n’empêche pas les moments de sociabilisation tels que les repas entre amis, les sorties au restaurant, etc.

Parce que les protéines jouent un rôle très important dans le rétablissement du patient ayant subi une chirurgie bariatrique, les produits Lactalis Ingredients sont tout à fait adaptés à l’enrichissement de son nouveau régime alimentaire.  En effet, nous proposons une large gamme de protéines pour les applications nutritionnelles ou fonctionnelles répondant aux besoins de l’individu. Cette gamme comprend des concentrés ou isolats de protéines de lactosérum, des protéines sériques natives et des caséines micellaires natives.

 

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Sources :

1 Inserm, L’obésité, une maladie des tissus adipeux, 2019
2 OMS
3 Surpoids et obésité, l’autre pandémie, Sénat
4 Gastrointestinal changes after bariatric surgery
5 IMCAO, Les chirurgies
J. De Flines, Obesity and pre-operative nutritional deficiencies, Nutrition clinique et Métabolisme, 2013
7 Recommendations for nutritional care after bariatric surgery: Recommendations for best practice and SOFFCO-MM/AFERO/SFNCM/expert consensus
8 Haute Autorité de Santé, Chirurgie de l’obésité, ce qu’il faut savoir avant de se décider
9 V. Folope, M.Coeffier, P.Déchelotte, Nutritional deficiencies associated with bariatric surgery, 2007, vol 31
10 L. Bertoni, Assessment of Protein Intake in the First Three Months after Sleeve Gastrectomy in Patients with Severe Obesity, Published online 2021 Feb 27. doi: 10.3390/nu13030771
11 N. Ammor, déficits dans les apports nutritionnels chez les candidats à la chirurgie bariatrique, Rev Med Suisse 2009
12 S.S. Dagan, Nutritional Recommendations for Adult Bariatric Surgery Patients: Clinical Practice, 2017 Mar 10. doi: 10.3945/an.116.014258

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