Quelle prise en charge nutritionnelle chez les patients COVID-19 ?
La récupération suite à une hospitalisation liée au nouveau coronavirus peut s’avérer être une longue route. Suite à une réanimation, cette période de convalescence peut parfois prendre plusieurs mois à un an. La prise en charge nutritionnelle chez les patients COVID-19 va avoir un impact sur le temps de récupération et la capacité des personnes à reprendre leur activité normale. Le rôle des protéines dans la récupération est primordial pour maintenir la masse musculaire et éviter les troubles métaboliques.
L’impact de l’hospitalisation sur le statut nutritionnel des patients COVID-19
Tout patient atteint de la COVID-19 est à risque de dénutrition. Ce sera d’autant plus vrai qu’un patient est atteint d’une maladie chronique (obésité, diabète de type II, cancer…) et/ou qu’il est âgé et donc susceptible d’être déjà dénutri.
En effet l’infection respiratoire à la COVID-19 entraîne un hypercatabolisme protéique, une immobilisation et une augmentation de la dépense énergétique. Ceci génère une fonte musculaire. La prise en charge des cas sévères de COVID-19 fait appel à des interventions aiguës telles que la ventilation mécanique, la sédation et/ou l’alitement prolongé. Cette prise en charge peut entraîner des troubles de la motricité, respiratoires, cognitifs, de la déglutition et de la santé mentale. Ces symptômes sont appelés « syndrome post-réanimation (SPR) » [1]. Les patients qui se remettent d’une COVID-19 sévère et qui ne sont pas passés par une unité de soin intensif peuvent aussi avoir certains de ces symptômes.
Le rôle des protéines dans la récupération est primordial pour maintenir la masse musculaire et éviter les troubles métaboliques.
Ainsi, la prévention, le diagnostic et le traitement de la malnutrition doivent donc être systématiquement inclus dans la prise en charge des patients COVID-19. Après une forme sévère du nouveau coronavirus, il sera important de tout d’abord évaluer l’état nutritionnel du patient. Le médecin recherchera une dénutrition : perte de poids, réduction des prises alimentaires, calcul de l’IMC. Il évaluera des troubles à la déglutition et privilégiera dans la mesure du possible une alimentation par voie orale.
Prise en charge nutritionnelle chez les patients COVID-19
La stratégie de prise en charge nutritionnelle des sujets souffrant de la COVID-19 est détaillée par la Société européenne de nutrition clinique et de métabolisme (ESPEN) à travers 10 recommandations pratiques (cg. Figure 1) [2].
Fig. 1 : Gestion nutritionnelle chez les personnes à risque de COVID-19 grave, chez les sujets souffrant de COVID-19 et chez les patients de l’unité de soins intensifs COVID-19 nécessitant une ventilation [2].
Le rôle de la nutrition dans la récupération post COVID-19
La prise en charge nutritionnelle lors de la récupération dépend de l’évaluation du statut nutritionnel du patient. Elle sera d’autant plus importante que le patient est dénutri. L’objectif sera d’augmenter l’apport calorique et protidique via l’alimentation et si besoin en ayant recours à des compléments nutritionnels oraux (CNO).
Si le patient n’a pas de troubles importants des prises alimentaires par voie orale, l’alimentation pourra être enrichie, adaptée aux goûts du patient, et les textures pourront être adaptées en cas de troubles de la déglutition ou de la mastication. Il peut y avoir recours à des CNO.
En cas de troubles de la prise alimentaire ou de dénutrition sévère, la nutrition entérale/parentérale est poursuivie tant que les prises orales n’atteignent pas 70% de la cible calorique et protidique.
La prise en charge nutritionnelle sera réévaluée au moins une fois par semaine. Elle doit également s’accompagner d’exercices physiques pour favoriser la prise de masse musculaire [3].
Le rôle des protéines dans la récupération
Un apport adéquat en énergie et en protéine sont donc stratégiques dans la prise en charge nutritionnelle des patients COVID-19 afin de prévenir une perte grave de la masse et de la fonction musculaire.
Pour répondre à ces besoins caloriques et protéiques accrus, et ainsi prévenir la sarcopénie, il faut augmenter la quantité de protéines. Ainsi la société américaine pour la nutrition entérale et parentérale (ASPEN) recommande un apport journalier de 2000 à 2500 calories et 75 à 100g de protéines pour les patients COVID-19. Cet objectif peut être atteint par la consommation d’aliments et de boissons nutritionnellement denses et en consommant des compléments nutritionnels oraux entre les repas [4].
Au-delà de la quantité, il faut également veiller à la qualité des protéines. Les protéines rapides telles que les protéines de sérum sont idéales pour la synthèse musculaire. C’est particulièrement le cas de Pronativ® – Protéine Sérique Native grâce à sa teneur élevée en leucine. Tandis que les protéines lentes telles que Pronativ® – Caséine Micellaire Native, ralentiront la dégradation du muscle [5].
L’apport en protéine doit être réparti uniformément sur les 3 repas afin d’optimiser la synthèse musculaire [6]. Cette prise en charge nutritionnelle doit être couplée à des exercices physiques.
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Sources :
[1] Prise en charge clinique de l’infection respiratoire aiguë sévère (IRAS) en cas de suspicion de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). OMS. Mai 2020.
[2] Barazzoni, Rocco; Bischoff, Stephan C; Breda, Joao; Wickramasinghe, Kremlin; Krznaric, Zeljko; Nitzan, Dorit; Pirlich, Matthias; Singer, Pierre; endorsed by the ESPEN Council. ESPEN expert statements and practical guidance for nutritional management of individuals with SARS-CoV-2 infection. Clinical Nutrition. 2020, ISSN: 0261-5614, Vol: 39, Issue: 6, Page: 1631-1638
[3] Nutrition clinique en unité post-COVID 19 et SSR. Yves Boirie, Najate Achamrah, Laurence Dussaulx & Léa Lucas-Martini. Société Francophone Nutrition Clinique et Métabolisme (SFNCM), Avril 2020.
[4] Nutrition and Hydration: Key Weapons in the Fight Against COVID-19, ASPEN Recommendations for Non-ICU COVID-19 Patients.
[5] Bauer J, Biolo G, Cederholm T, Cesari M, Cruz-Jentoft AJ, Morley JE, Phillips S, Sieber C, Stehle P, Teta D, Visvanathan R, Volpi E, Boirie Y. Evidence-based recommendations for optimal dietary protein intake in older people: a position paper from the PROT-AGE Study Group. J Am Med Dir Assoc. 2013 Aug;14(8):542-59. doi: 10.1016/j.jamda.2013.05.021. Epub 2013 Jul 16. PMID: 23867520.
[6] Phillips SM. Nutrition in the elderly: a recommendation for more (evenly distributed) protein? Am J Clin Nutr. 2017 Jul;106(1):12-13. doi: 10.3945/ajcn.117.159863. Epub 2017 Jun 7. PMID: 28592608.